La semaine dernière, John Oliver (HBO) a plaidé pour un journalisme authentique, constatant les tendances actuelles dans le paysage médiatique.
Tous les médias, y compris les quotidiens, sont graduellement (et même parfois radicalement) en train de s’implanter sur les réseaux sociaux. Il apparaît maintenant clairement que leurs objectifs de revenus se concentrent sur la « cliquabilité » et le contenu visuel. Cette conclusion est-elle exagérée ou se rapproche-t-elle de la réalité ? Les médias tels que les journaux sont-ils en train de glisser d’un journalisme authentique vers un journalisme plus “light” ?
La révolution numérique
C’est indéniable : les médias sociaux ont changé notre expérience du « numérique ». Il y a 10 ans à peine, qui aurait pensé qu’un média tel que Facebook conquerrait le monde ou aurait un impact sur la façon dont l’actualité est abordée et partagée ? Qui aurait cru que les sociétés auraient adopté une stratégie « médias sociaux » pour maintenir et accroître leur audience ? Il en va de même pour Twitter et Instagram. D’une audience basée sur des abonnements, les médias sont passés à une « audience-client ». Le lecteur passe maintenant d’un média à l’autre, comme s’il faisait du shopping, consultant uniquement le contenu qui l’intéresse spécifiquement.
Des bénéfices publicitaires
Les formules d’abonnement classiques se sont étendues afin d’offrir des abonnements numériques. Malgré cette ouverture, les journaux continuent à perdre des abonnés. Afin d’anticiper ces changements, de nombreux journaux en ligne postent également des publicités. Le lecteur-client a de cette façon accès à du contenu gratuit, mais visionne également des publicités. Aujourd’hui, les bloqueurs de publicité forcent cependant les journaux à développer de nouvelles stratégies.
Passage au contenu payant
Certains journaux offrent un accès sans publicité, à condition que le visiteur soit prêt à payer. D’autres choisissent de mélanger contenus payant et gratuit. Le contenu payant couvre surtout des analyses spécifiques, des colonnes, des interviews, des opinions, etc. Les lecteurs à la recherche de valeur ajoutée trouveront là du contenu supplémentaire. Selon le public cible, les images de chatons et de chiots ou les vidéos virales ne sont cependant jamais très loin. En fonction des analyses d’audience et de la quantité de clics, les journaux choisissent quel sujet mettre en évidence sur leur page d’accueil. Les éditeurs ne cessent de chercher des moyens de maintenir leurs quotidiens à flot, attirant l’attention vers du contenu moins pertinent d’un point de vue journalistique.
Il n’y a malgré tout aucune raison de paniquer : les journaux ont toujours choisi leurs contenus en fonction de leur public. Ceux qui s’intéressent davantage aux articles liés aux intérêts humains, liés à ce qui fait le buzz sur les médias sociaux, trouveront très certainement un journal qui porte attention à ces sujets plus spécifiquement. Ceux qui cherchent du contenu à valeur ajoutée, tel que des analyses se concentrant sur de l’actualité locale ou mondiale, trouveront également leur bonheur.
Evoluons-nous vers un journalisme payant ? Cela dépend du contenu. Les journaux vont-ils évoluer ? Les journaux vont-ils changer en tant que média, sachant que de nombreux réseaux sociaux proposent maintenant des flux d’actualité ? Nous verrons de quoi le futur est fait.
Curieux d’en savoir plus sur l’analyse de John Oliver ? Vous la trouverez ici.