Grands enjeux sociétaux : Interview Catherine Bals – Proximus

Grands enjeux sociétaux : Interview Catherine Bals – Proximus

Interview de Catherine Bals, Sustainability Department Lead chez Proximus, opérateur de télécommunications belge, et présente dans le groupe depuis plus de 20 ans.

On a pu constater que Proximus se positionne sur certains enjeux de société de façon assez notable. Sur lesquels en particulier ?

Nous avons plusieurs piliers sur lesquels nous nous basons dans le cadre de notre stratégie globale d’entreprise. Parmi ceux-ci figurent deux enjeux de société que nous estimons cruciaux : l’inclusion digitale et l’environnement.

En tant qu’acteur du marché des télécommunications en Belgique, on estime avoir une obligation envers la société de développer l’accès à la digitalisation et de s’assurer que tout le monde puisse « utiliser » et profiter de cette digitalisation. Autant les consommateurs que nos propres employés d’ailleurs ! On veut faire en sorte qu’ils soient toujours à la pointe au niveau digital et qu’ils utilisent ces savoirs et expertises chez Proximus, mais également ailleurs s’ils veulent explorer d’autres horizons.

Ensuite, en ce qui concerne l’axe environnemental, on estime qu’en tant que société responsable nous avons une obligation envers les générations futures de faire attention à l’impact que nous avons sur la planète. Nous sommes plus conscients également des risques que les changements climatiques auront sur nous.

Guillaume Boutin, notre CEO, est convaincu que nous avons un rôle actif à jouer pour l’environnement et une responsabilité envers la société. Et cela explique en partie la place que prend cet enjeu dans notre stratégie plus globale aujourd’hui !

Dans le passé on se souciait déjà de l’environnement évidemment, mais ce n’était peut-être pas une priorité pour tous. Aujourd’hui ça l’est réellement devenu. C’est un aspect qui est pris en compte dans chaque grande décision du comité de direction chez Proximus. On se sent beaucoup plus responsable au niveau environnemental aujourd’hui qu’il y a 15 ans, c’est indéniable.

Depuis quand est-ce le cas ? Quel était le point de basculement finalement ?

L’arrivée de Guillaume Boutin en tant que CEO, il y a 2 ans (en décembre 2019) a certainement été un élément déclencheur ou accélérateur. Il est déterminé à faire de notre rôle sociétale une priorité. Et c’est lorsqu’il y a cette conviction au top de l’organisation que les choses prennent une réelle ampleur.

C’est aussi ce qu’on a pu voir avec le conflit en Ukraine. Proximus a lancé plusieurs opérations afin de soutenir le peuple Ukrainien. Le comité de direction voulait agir et réaliser un geste symbolique. Et quand cette volonté vient du CEO ou du comité de direction, les choses ont un effet amplificateur !

C’est un réel changement en termes de responsabilité pour un CEO finalement. Avant il ne voyait peut-être sa fonction que comme étant de « faire du chiffre », et d’augmenter le chiffre d’affaires de l’entreprise, tandis que maintenant ses fonctions se sont étendues à une responsabilité sociétale qui lui incombe également. C’est un changement important, mais qui vient aussi des attentes des consommateurs évidemment !

Et c’est probablement également lié à un manque de confiance dans le système qui s’est installé petit à petit. Les consommateurs se tournent du coup vers les grandes entreprises pour faire bouger les choses ! Avant ce n’était pas forcément quelque chose qu’on observait mais aujourd’hui on remarque que ça fait réellement partie des attentes des consommateurs, de nos partenaires, de nos employés et aussi des talents que l’on essaie d’attirer.

Finalement, il y a 2 motivations majeures au positionnement de Proximus sur ces enjeux : la priorisation du management d’une part et les attentes du consommateur final d’autre part.

Est-ce un impératif pour les marques de se positionner sur les grands enjeux de société d’aujourd’hui ? Et sur l’enjeu environnemental en particulier ?

Oui. Je crois que si en tant que marque, tu ne te positionnes pas sur des enjeux sociétaux, tu ne joueras plus dans la même cour que tes concurrents d’ici quelques années.

Pour ce qui est de l’enjeu environnemental, je pense que ça dépend un peu de la marque. On a des attentes différentes selon le secteur dans lequel on se trouve. Un secteur qui travaille beaucoup avec des pays asiatiques par exemple aura d’autres attentes qu’un acteur qui travaille localement en Belgique.

Quoi qu’il arrive quand tu prends position tu as toujours à la fois le bad buzz et le good buzz. Mais aujourd’hui nous sommes dans une configuration très différente que dans le passé. Aujourd’hui les marques font le choix d’être de plus en plus actives sur les réseaux sociaux. Alors qu’à l’époque elles restaient muettes jusqu’à ce que le bad buzz soit passé, maintenant elles rentrent directement dans la conversation avec les consommateurs.

On a aussi pu remarquer qu’il était devenu crucial de se positionner sur les enjeux en termes d’employer branding ! Si tu ne te positionnes pas sur ces enjeux, tu n’attires plus les talents sur le marché de l’emploi !

On le voit chaque année avec nos « management trainee », des étudiants qui sortent de l’université avec un certain potentiel et que l’on forme à des postes avec plus de responsabilités. Ces étudiants sont très préoccupés par le rôle sociétal d’une entreprise, et si les valeurs de l’entreprise ne correspondent pas aux leurs, ils ne prendront pas le job. C’est un changement générationnel aussi !

Enfin, quels seront les enjeux primordiaux en 2022 et dans le futur ?

De notre point de vue, la pandémie a démontré que plus que jamais, il existe une fracture numérique, et qu’en tant qu’entreprise de télécommunications, nous avons un rôle à jouer là-dedans ! Et ça ne concerne pas juste une cible bien spécifique, tout le monde est sujet à être exclu. On doit jouer un rôle à ce niveau là parce que nous avons contribué à digitaliser notre société, et on doit en prendre la responsabilité. Ça restera clairement un enjeu primordial pour Proximus.

Ensuite, les changements climatiques sont bien là et il faut qu’on agisse vite ! Malheureusement ce n’est pas toujours facile, si l’on regarde le marché énergétique pour le moment par exemple, on aimerait bien pouvoir investir plus dans du renouvelable, mais ça n’est pas possible sans les permissions gouvernementales.

Ce qui sera également important dans le futur, c’est la collaboration ! Travailler ensemble, avec d’autres acteurs pour essayer d’améliorer les choses.

On le fait déjà avec Orange par exemple avec qui on partage notre réseau pour éviter de mettre toujours plus de pylônes, et d’afin d’économiser de l’électricité. On travaille aussi avec BNP Paribas sur un écosystème d’inclusion digitale.

Bref, ça bouge et ce n’est plus un tabou de parler de ce genre de problématiques entre concurrents, et c’est très bien ! Un certain degré de collaboration deviendra indispensable pour faire face à ces enjeux sociétaux.

 

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